La mobilité durable

 

La réduction de l'empreinte carbone des activités humaines est au cœur des préoccupations sociétales depuis plusieurs années. Pilier fondamental de l’économie, la mobilité représente une part conséquente des émissions de gaz à effet de serre. En France, elle est responsable de près d’un tiers de ces émissions. Tendre vers une mobilité durable, neutre en carbone devient urgent. Mais, de quelle mobilité parle-t-on ? Quels leviers sont activables pour arriver à cet objectif ? 

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La mobilité, un levier majeur dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre


La réduction de l'empreinte carbone des activités humaines est au cœur des préoccupations sociétales depuis plusieurs années. Pilier fondamental de l’économie, la mobilité représente une part conséquente des émissions de gaz à effet de serre

  • 16% au niveau mondial

  • 25% au niveau européen

  • 30% en France


La mobilité est donc un levier majeur dans la réduction de l’impact carbone. Cependant, elle peut s’avérer complexe à analyser. Il est nécessaire de distinguer la mobilité des personnes et des marchandises, la mobilité professionnelle et personnelle ainsi que la mobilité locale et de longue distance. Quelques chiffres pour y voir plus clair : 

  • La mobilité des personnes représente 90% des émissions concentrées sur les modes de transports routiers.

  • Les déplacements professionnels représentent 60% des distances parcourues par les individus.

  • De cette manière, 70% des déplacements des personnes se font à une échelle locale


Pour réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre, il faut donc agir en priorité sur la mobilité professionnelle et locale des personnes. Le lancement des mobilités douces à grande échelle, le verdissement des flottes de véhicules professionnels ou encore le MaaS sont autant de solutions qui sont mises en place pour tendre vers une mobilité neutre en carbone. Pour autant, sont-elles suffisantes et efficaces ?


La mobilité durable, une priorité pour les usagers ?

Keoscopie, l’observatoire de la mobilité du groupe Keolis, a réalisé une étude pour mesurer l’impact de la crise sanitaire sur les mobilités et les modes de vie. Les résultats de l’enquête ont mis en lumière une attente accrue des usagers d’une offre de mobilité sûre et durable. Soucieux de l’assurance d’une sécurité sanitaire à bord des transports en commun, ils sont nombreux à plébisciter les mobilités douces. En mars 2021, 47% des habitants d’Île de France privilégient la marche et 26% utilisent quotidiennement le vélo ou la trottinette pour se déplacer. 

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Toutefois, l’étude de Keoscopie a également montré que l’autosolisme demeurait bien ancré dans les habitudes de mobilité personnelle. L’autosolisme désigne le fait de circuler seul dans une automobile, une pratique très courante notamment pour les trajets professionnels.

  • 94% des émissions de CO2 proviennent du transport routier dont 55% des voitures particulières, l’autosolisme pose donc un véritable problème environnemental.


Pour endiguer ce phénomène, Keolis entend proposer une offre de transport en commun de qualité, sans inclure la voiture, aussi bien dans les grandes métropoles que dans les petites villes. Pour cela, l’offre doit être large et continue et s’adapter aux besoins des usagers. par exemple en proposant de nouvelles offres de paiement avec les tickets dématérialisés. Toutefois, le report modal de l’utilisation de la voiture particulière vers les transports publics n’est vraiment vertueux que si ces derniers réduisent leur empreinte carbone. Keolis a ainsi entrepris de multiplier par 4 sa flotte de véhicules électriques en un an. 


Des innovations importantes dans la réduction des émissions de CO2


Plus qu’une problématique environnementale, l’autosolisme révèle aussi une pratique de la voiture bien ancrée dans nos modes de vie. En ce sens, la voiture électrique et la voiture partagée sont deux innovations importantes pouvant permettre de tendre vers une réduction durable des émissions de CO2. 

  • La voiture électrique apparaît comme une solution solide pour s’inscrire durablement dans une mobilité décarbonée. Les progrès technologiques ont permis d’améliorer considérablement son autonomie. A titre d’exemple, les premières ZOE de la marque Renault avaient une autonomie réelle de 210 km contre 400 km aujourd’hui pour les nouveaux modèles. Pour autant, un manque d’infrastructures freine son développement. Si le volume de voitures électriques augmente, les bornes de recharges ne sont pas encore assez répandues sur l’ensemble du territoire pour permettre une utilisation optimale et continue à tous les automobilistes. Les potentiels acquéreurs ne disposant pas de parking sont également confrontés à ce problème de borne de recharge. La voiture électrique met donc en lumière les difficultés d’adaptation des villes à la rapidité technologique. 


  • La voiture partagée est également une mesure plébiscitée par les villes mais également par les entreprises. En permettant aux usagers de disposer d’une voiture uniquement lorsqu’ils en ont besoin, la voiture partagée s’intègre parfaitement dans une offre de transport multimodale. Cependant, pour opérer dans des conditions sereines, une adaptation des politiques sur l’autopartage est indispensable. Le manque de législation actuel est un frein à son développement. Des avancées législatives sont donc attendues pour permettre à cette nouvelle forme de mobilité de perdurer. 



Les collectivités et les particuliers ne sont pas les seuls acteurs à se saisir des avancées technologiques pour modifier les habitudes de mobilité. Les entreprises sont de plus en plus motrices dans l’accompagnement au changement vers une mobilité durable.


La mobilité professionnelle : de plus en plus d’entreprises s’engagent pour une neutralité carbone


Les déplacements professionnels représentent 60% des distances parcourues par les individus. La mobilité professionnelle pèse lourd dans l’émission de gaz à effet de serre. Dans une étude de l’observatoire de la mobilité Arval du groupe BNP Paribas, 71% des entreprises interrogées avaient déjà mis en place des mesures de mobilité durable. Il faut dire que les enjeux sont multiples : une meilleure image de l’entreprise, un plus grand bien-être des employés mais également un levier d’attraction des talents. 


L’étude d’Arval démontre que la voiture reste incontournable dans la mobilité des entreprises. Pour réduire son empreinte carbone, les entreprises ont identifié deux solutions : la verdissement des flottes de véhicules et l’autopartage. 

  • En ce qui concerne le verdissement des flottes, 42% des entreprises interrogées ont implanté des modes de transports alternatifs ou prévoient de le faire. Il peut s’agir de l’acquisition de voitures électriques, de vélos à assistance électrique ou encore de nouveaux véhicules électriques individuels (trottinettes, hoverboard, gyropode, etc). 

  • Pour l’autopartage, l’idée est de permettre aux employés d’accéder à la voiture quand ils en ont besoin mais d’avoir la possibilité d’utiliser d’autres modes de transports s’ils le souhaitent. Il s’agirait ainsi de développer un hub de mobilité, une sorte d’offre de transports multimodale pour faciliter la mobilité décarbonée au sein d’une entreprise.

 
 


Sources  

Le 20 mai 2021, Qucit a assisté à une conférence sur la mobilité durable en participant au salon Autonomy Digital 2.0. 

Cette conférence a été l’occasion d'approfondir nos connaissances sur ce sujet d’une actualité brûlante et d'identifier les leviers d’action pour tendre vers une mobilité neutre en émission de gaz à effet de serre. 

Autonomy Digital 2.0 -  Mobilité durable : comment peut-on tendre vers une Mobilité 0 émission ?


Intervenants : 


Retrouvez le replay ici



Crédit photo : https://fr.freepik.com/vecteurs/ville - Macrovector






 
Raphaël CHERRIER