L'essor des systèmes de vélos électriques en libre-service
2020 a été marquée par une forte hausse de la pratique du vélo ainsi que de ses ventes. Dans un rapport publié le 12 juillet 2021, la Confédération de l’Industrie Européenne du Cycle (Conebi) a indiqué que 22 millions de vélos ont été vendus au sein de l’Union Européenne et du Royaume-Uni. Le rapport insiste particulièrement sur la croissance exponentielle des vélos à assistance électrique dont les ventes sont en hausse de 50% par rapport à 2019.
Il faut dire qu’avec la crise sanitaire, le vélo s’est imposé comme un moyen de se déplacer à la fois sûr, écologique et rapide. Les cyclistes sont de plus en plus nombreux en milieu urbain et cette tendance est accentuée par différents facteurs :
Le vélo à assistance électrique permet aux usagers d’apprécier les avantages du vélo tout en profitant du coup de pouce apporté par l’assistance électrique pour leurs trajets du quotidien.
Les villes sont de plus en plus nombreuses à se doter de systèmes de vélos électriques en libre-service. En flotte libre ou en stations, les vélos électriques partagés sont très appréciés par les usagers.
Les efforts fournis par les villes pour développer leur réseau de pistes cyclables et rendre la pratique urbaine du vélo plus sûre contribuent également à convertir de plus en plus de citadins.
Dans cet article, Qucit propose un état des lieux des systèmes de vélos à assistance électrique en libre-service, en s’appuyant sur le cas d’usage de laMétropole de Nice Côte d’Azur, dont le Plan Vélo Métropolitain comporte un important volet dédié aux vélos électriques.
Etat des lieux des systèmes de vélos électriques en libre-service
De manière générale, il existe trois formes de systèmes de vélos en libre-service (VLS), qu’ils soient à assistance électrique ou non.
Les systèmes de VLS en station impliquent que les vélos doivent être pris et déposés dans une station physique dédiée.
Les systèmes de VLS en free floating (de l’anglais, flotte libre) permettent de déposer les vélos dans l’espace public, sans station ni borne d’attache, à l’intérieur de la zone d’activité de l’opérateur.
Les systèmes de VLS en semi free floating incitent les utilisateurs à déposer leur vélo dans des stations virtuelles déterminées par l’opérateur, qui ne comportent toutefois pas de station ni de borne d’attache.
Les systèmes de vélos en libre-service peuvent être exploités par des opérateurs privés ou par la collectivité (en régie ou en délégation de service public). Toutefois, les systèmes en free floating sont principalement financés et opérés par des acteurs privés.
À titre indicatif, dans son baromètre français de la mobilité partagée de 2020, Fluctuo indique que le prix moyen d’un trajet de 15 à 20 minutes avec un vélo en station est de 0,7€ TTC contre 3,5€ TTC pour un vélo en free floating.
Suivant l’explosion des ventes des VAE particuliers, de nombreuses villes se sont dotées de systèmes de vélos à assistance électrique en libre-service. C’est notamment le cas de Toronto au Canada, Tartu en Estonie ou encore Nice en France. En effet, dans son rapport annuel sur l’état de l’industrie de la micro mobilité partagée, le NABSA estime qu’en 2020 44% des systèmes de vélos en libre-service ont ajouté des vélos à assistance électrique à leur flotte. Les avantages de l’assistance électrique sont nombreux.
Tout d’abord, l'introduction de vélos électriques permet d’augmenter significativement la part modale du vélo dans les villes où le relief est important.
En permettant à l’usager de fournir moins d’effort physique qu’avec un vélo classique, les vélos électriques partagés sont un moyen d’attirer de nouveaux cyclistes.
Ils permettent également aux utilisateurs de s’affranchir de l’achat d’un VAE qui peut s’avérer coûteux (entre 1000 et 2000 euros) et de son entretien, plus important que pour un vélo mécanique.
Les VAE et les vélos traditionnels ont de nombreuses caractéristiques communes mais l’assistance électrique nécessite un entretien particulier. La pression des pneus, la chaîne et le dérailleur doivent être entretenus de la même manière sur ces deux types de vélos. Toutefois, sur les VAE, les freins doivent faire l’objet d’une attention particulière sur les VAE car ils sont très sollicités par les accélérations répétées. De même, les cycles de charge de la batterie des VAE doivent être respectés pour éviter de l’endommager. C’est surtout le moteur des VAE qui doit être vérifié et révisé régulièrement par un mécanicien cycle pour procéder à la vérification du serrage du moteur ou au remplacement d’une pièce défectueuse par exemple. Ainsi, la maintenance d’un VAE nécessite des compétences différentes pour les techniciens que celles nécessaires à l’entretien d’un vélo traditionnel.
Pour les systèmes de vélos partagés, en free floating ou en stations, deux types de vélos à assistance électrique peuvent être proposés par les opérateurs :
Les vélos électriques classiques disposent d’un moteur et d’une batterie intégrés, le plus souvent, dans le véhicule.
Les vélos électriques hybrides sont des véhicules pouvant être utilisés en version mécanique ou électrique. Le vélo est équipé d’un moteur ainsi que d’un réceptacle afin d’accueillir une batterie amovible. Celle-ci est sous la responsabilité de l’usager qui a la possibilité de louer une batterie personnelle afin de profiter de l’assistance électrique du vélo.
Les vélos électriques partagés offrent ainsi la possibilité à de nombreux usagers de les utiliser comme moyen de transport quotidien. Comme évoqué précédemment, l’assistance électrique de ces véhicules attirent un nouveau public.
Ainsi, pour être optimal, la mise en place d’un système de vélos électriques partagés dans une ville doit s’accompagner d’un réseau cyclable de qualité. C’est dans cette logique que la Métropole de Nice Côte d’Azur a introduit une flotte de vélos électriques en libre-service dans son Plan Vélo Métropolitain.
Etude de cas : Nice Côte d’Azur Métropole et son Plan Vélo Métropolitain
Le Plan Vélo Métropolitain 2021 de la Métropole de Nice Côte d’Azur témoigne d’un engagement politique dynamique de la collectivité pour développer la pratique du vélo sur son territoire. La politique cyclable de la Métropole repose sur trois leviers : les infrastructures, le stationnement et les services associés et la communication.
Les infrastructures
À l’horizon 2026, la Métropole souhaite poursuivre la construction de son réseau cyclable sécurisé. Si le réseau existant comprend déjà 179 km de pistes cyclables, l’objectif de la Métropole est d’ajouter 160 km de pistes aménagées d’ici 5 ans.
Les services
En complément du développement de ces infrastructures, la Métropole entend multiplier l’offre de stationnement vélos, notamment dans les lieux stratégiques, en ajoutant des parkings à vélos, des locaux à vélos fermés, abrités et sécurisés, ainsi que des arceaux à vélos sur la voirie.
La Métropole souhaite également proposer de nouveaux services pour faciliter la mobilité cyclable sur son territoire :
La mise en place de stations de gonflage et d’atelier de réparation de vélos
Le mise à disposition de tricycles pour les personnes en situation de handicap
Le développement de la flotte de e-Vélobleu.
A l’origine, le système Vélo Bleu de la Métropole lancé en 2009 ne comportait que des vélos mécaniques. Des vélos électriques, e-Vélobleu, ont été introduits en 2020 pour compléter l’offre de ce service. Ces vélos électriques fonctionnent sur le principe du semi-free floating : ils doivent être stationnés dans des endroits prédéfinis par l’application. Aujourd’hui, la flotte de Vélos Bleus compte près de 1500 véhicules dont 500 à assistance électrique avec 170 stations dispersées sur l’ensemble du territoire niçois.
La communication
Enfin, pour favoriser la pratique du vélo sur son territoire, le Plan Vélo de Nice Côte d’Azur Métropole prévoit notamment de communiquer sur l’ensemble de ces actions afin de les faire connaître le plus largement possible, avec la campagne de communication “Nissa Bicyclette”. Des évènements sont également organisés tout au long de l’année afin de sensibiliser et réunir la population autour du vélo.
Qucit Bike, logiciel de rééquilibrage des vélos en libre-service.
Avec des systèmes de vélos en libre-service en constante évolution, le rééquilibrage des stations peut devenir complexe. En effet, les vélos à assistance électrique en libre-service fonctionnent avec une technologie différente et ne sont pas utilisés de la même manière par les usagers. Cette situation implique une modification du travail quotidien des opérateurs sur le terrain, qui peuvent être amenés à devoir vérifier et charger le niveau des batteries électriques par exemple.
Qucit Bike prend en compte ces nouvelles typologies et s’adapte en fonction du type de vélos utilisés par l’opérateur. Qucit Bike est un logiciel permettant aux opérateurs de vélos en libre-service d’optimiser la gestion de leur flotte. Le logiciel consiste en deux modules :
Un tableau de bord, destiné au manager, permettant de visualiser en temps réel l’état du système et à analyser l’ensemble des opérations effectuées.
Une application mobile, utilisée par les régulateurs sur le terrain, leur permettant de réaliser de façon optimale leurs tâches quotidiennes.
Qucit Bike offre la possibilité à l’opérateur d’intégrer à sa tournée de manière intelligente la collecte de vélos électriques déchargés pour recharger régulièrement leur batterie.
Pour aller plus loin sur le thème des vélos électriques en libre service :
“E-bicycles in bike sharing - are you in the trend?”