Le vandalisme sur les vélos en libre-service

 

En février 2023 à Vancouver au Canada, des dizaines de vélos en libre-service ont été retrouvés avec les pneus lacérés. La raison de ces actes de vandalisme ? Des automobilistes réclamant des espaces de stationnement pour leurs véhicules. Ce cas atypique n’est pourtant pas isolé.

Vol, détérioration, négligence : les exploitants de vélos en libre-service sont souvent confrontés à la dégradation de leur système par les usagers. Dans un article du Cerema paru en 2019, le centre d’études et d’expertise estime que jusqu’à 10 % des vélos d’un service peuvent être volés ou détruits chaque année et incite les exploitants à intégrer ce coût dans leur budget d’exploitation. A cela, il faut ajouter le coût des réparations suite aux dégradations de matériel. Le vandalisme fait ainsi partie des facteurs exogènes pouvant limiter le succès voire faire échouer un système de vélos en libre-service. 

Comment se définit le vandalisme sur un système de vélos en libre-service ? 

Le vandalisme désigne le comportement de celui qui détruit ou endommage gravement et gratuitement un équipement. Ainsi, la détérioration des vélos et des stations (crevaison de pneu, câbles coupés, graffitis…) ainsi que le vol (vélos, selles, batteries, traceurs GPS) sont considérés comme des actes de vandalisme. La définition de vandalisme peut également s’étendre au fait d’utiliser des cartes de crédits prépayées pour louer un vélo et d’utiliser un véhicule n’ayant pas été correctement verrouillé.

La problématique du vandalisme est-elle marginale ?

Les systèmes de vélos en libre-service touchés par des actes de vandalisme  ne sont pas des cas isolés.

  • En France, à Lyon en 2019, une vague de vandalisme sans précédent a entraîné la dégradation de 30% de la flotte des 5000 Velo’V. L’opérateur JCDecaux a été dans l’obligation de fermer temporairement 27 stations en raison du manque de vélos opérationnels. 

  • En août 2022, le système Big Issue de Bristol a été suspendu pendant plusieurs jours en raison d’un taux de vandalisme record sur ses véhicules. Selon l’opérateur, le taux actuel de dommages causés aux 200 vélos électriques dans les rues de la ville signifie que toute la flotte est vandalisée toutes les deux semaines. Les actes de vandalisme avaient débuté deux mois après son lancement en février et l’opérateur avait réduit la zone de service et introduit des zones de stationnement plus petites pour tenter d’éradiquer le problème.

  • L’Europe n’est pas une exception. En Inde, le système de vélos en libre-service de Tamakuru connaît également des difficultés. Les 150 vélos électriques et mécaniques composant la flotte sont la cible de vol ou de mauvais traitement (vélos abandonnés dans la rue, jetés dans les égouts…). A l’heure actuelle, les autorités et l’opérateur se questionnent sur la prolongation du pilote.

Credits : BBC

Le type de stationnement est-il déterminant dans les actes de vandalisme ?

Cette tendance s’illustre sur tous les types de stationnement. En effet, les systèmes en station sont autant touchés que les systèmes en free floating, à l’image de Vélo’V. 

Par exemple, en 2018 à Seattle, trois fournisseurs mettaient à disposition 7000 vélos sans station. Les autorités municipales affirment qu'il y a eu des incidents au cours desquels des personnes ont coupé les câbles des vélos, ce qui a non seulement détruit les vélos, mais a également posé un risque pour la sécurité des utilisateurs qui ne savaient pas que ces vélos étaient endommagés.

Quelles sont les conséquences du vandalisme pour les opérateurs ? 

Ces actes de vandalisme peuvent mettre les opérateurs en difficultés financières. Certains d’entre eux ont dû fermer leur système en raison de l’ampleur des dégradations.

  • En France, le système Velcom de Plaine Commune créé en 2009 a cessé d’exister en 2012 après que l’ensemble du parc de 450 vélos ait disparu à plusieurs reprises.

  • Au Royaume-Uni, le système Just Eat implanté à Edimbourg en 2018 a été définitivement fermé en 2021 en raison des coûts trop importants liés au vandalisme et au vol.

  • Aux Etats-Unis, le système de vélos en libre-service de Salem (Oregon) a arrêté son activité après s’être retrouvé sans vélo en état de fonctionnement

A noter que l’ampleur du vandalisme dans certaines villes peut également dissuader d’autres opérateurs de s’y implanter.

​​Credits : Edinburgh Live

Quelles actions les villes peuvent-elles mettre en place pour limiter le vandalisme ?

Les villes peuvent prévenir les actes de vandalisme dès la conception du système de vélos en libre-service. En effet, les niveaux de performance du service sont décidés par les collectivités avant la mise en place du système. Ainsi, pour limiter le vandalisme, ces derniers peuvent inclure : 

  • La visite périodique des stations pour vérifier leur état et celui des vélos

  • Le nettoyage de graffitis et les traces de vandalisme dans les 24 heures

  • Le retrait d’un vélo vandalisé à une station dans les 24 heures

Des contrôles effectués par la collectivité permettront de faire respecter ces niveaux de performance.

De plus, une sensibilisation à l’usage des vélos en libre-service peut être réalisée conjointement par la collectivité et l’opérateur. Si l’idée est avant tout d’accompagner les habitants à développer leur pratique du vélo, l’appropriation du système par les usagers peut contribuer à réduire les actes de vandalisme sur celui-ci.

Par exemple, le programme "Bikes for All", développé à Glasgow par CoMoUK, encourage l'utilisation des vélos par les habitants à faibles revenus par le biais d'activités d'engagement et de mécanismes visant à éliminer les obstacles au paiement. Cette approche permet de s'assurer qu'aucune partie de la communauté ne se sent privée de ses droits et de l’encourager à signaler toute activité suspecte sur le système.  L'engagement d'une communauté permet l’émergence d’un sentiment d'appropriation du projet, ce qui favorise ensuite une surveillance au niveau local.

Credits : CoMoUK 

Quelles sont les solutions à disposition des exploitants pour limiter le vandalisme ? 

Renforcer la sécurité du système

L’opérateur peut choisir de renforcer la sécurité de son système. Par exemple, il peut renforcer la sécurité du verrouillage du vélo. 

  • Pour les systèmes en station, cela signifie sécuriser davantage l’ancrage du vélo à la borne. A ce titre, l’opérateur peut ajouter des pièces spécifiques sur les vélos et les stations comme des vis et écrous qui nécessitent des outils spéciaux pour être enlevés. C’est le choix qu’a suivi l’opérateur Cykleo à Rennes. La première année de son lancement, le système Vélo Star a connu de nombreux actes de vandalisme. Pour y remédier, l’opérateur a renforcé le système de verrouillage de ses véhicules et les actes ont drastiquement diminué par la suite. 

  • Pour les systèmes en free-floating, le verrouillage du véhicule se fait à l’aide d’un cadenas connecté positionné sur la roue motrice. A titre d’exemple, OMNI, entreprise spécialisée dans les dispositifs IOT pour la micro-mobilité partagée, propose des cadenas connectés pour lutter contre le vandalisme. Leurs cadenas ont la particularité d’émettre un signal sonore en cas de mouvement anormal ou de chute d’un vélo.

Choisir des vélos robustes

Afin de limiter les dégradations, les vélos doivent être robustes pour supporter un usage intensif et le risque de vandalisme en circulation ou en stationnement. Leur robustesse se traduit par leur poids important : en moyenne, un vélo en libre-service mécanique en station pèse 22 kg, un vélo mécanique en free floating 17 kg et un vélo classique 15 kg.

La présence humaine

La présence de personnel en station peut également être considérée comme un facteur réduisant le vol et le vandalisme. Cela rendrait la technologie des stations moins complexe aux usagers et favoriserait l’emploi local. Par exemple, le système de vélo en libre-service EnCicla à Medellín, lors de sa création en 2011, comptait 6 stations avec personnel.

Credits : Medellín Guru

Faire plus de maintenance préventive

Les actes de vandalisme ainsi que les graffitis doivent faire l’objet d’une réponse aussi rapide que possible. En effet, selon la théorie de la vitre brisée, les dégradations d’un bien public contribuent à véhiculer une mauvaise image et à multiplier les actes malveillants sur celui-ci. En intervenant rapidement sur une dégradation, l’opérateur peut ainsi limiter les actes de vandalisme à venir. 

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Qucit aide les opérateurs à lutter contre le vandalisme de leur système à l’aide du logiciel Qucit Bike.

D’un point de vue logistique, un rééquilibrage intelligent peut être l'une des solutions pouvant limiter les actes de vandalisme.Par exemple, certaines zones peuvent être calibrées pour avoir un peu moins de vélos à disposition pour éviter la tentation de les vandaliser.

Par ailleurs, Qucit Bike permet également de travailler sur de la maintenance curative et d'optimiser les tournées de collecte pour aller plus rapidement et efficacement collecter les vélos endommagés.

Pour en savoir plus sur notre solution, prenez rendez-vous avec notre équipe !

 
Raphaël CHERRIER