Mobilité urbaine : les nouveaux visages du vélo partagé
Le 22 mars 2022, se tenait le meetup en ligne sur les nouveaux visages du vélo partagé. Découvrez le résumé des interventions passionnantes de nos participants !
Pour introduire ce meetup, Léa, chargée des affaires publiques chez Qucit, a présenté la mission de Qucit et sa technologie : rendre les villes plus agréables, durables et efficaces. Qucit optimise les services de mobilité partagée en assistant les opérateurs dans leurs opérations de rééquilibrage et de maintenance de leurs flottes grâce à son logiciel Qucit Bike.
La mission de Qucit nécessite de suivre de près les évolutions de la mobilité urbaine et force est de constater qu’elles sont nombreuses à l’heure actuelle !
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Depuis plusieurs années, la pratique du vélo ne cesse d’augmenter en France. Selon l’association Vélo et Territoires, entre 2019 et 2021, il y a eu une augmentation de 31% du nombre de cyclistes en milieu urbain. Si le développement de nombreuses infrastructures cyclables post confinement a permis de favoriser cette pratique, les vélos partagés ont également contribué à cet essor cycliste.
Un système de vélos partagés se définit comme la mise à disposition de vélos à un public, gratuitement ou non. Ces systèmes très populaires améliorent l’accès au cyclisme en permettant aux usagers d’utiliser un vélo sans procéder à son achat.
Aujourd’hui, les vélos partagés sont en pleine évolution pour s’adapter à de nouveaux usages. Les présentations qui vont suivre témoignent de la pluralité de solutions possibles à disposition des collectivités pour implanter une flotte de vélos partagés en fonction des spécificités de leur territoire.
Pour mieux comprendre cette diversification des offres de partage de vélos, trois structures sont venues présenter leur solution :
Île-de-France Mobilités, autorité organisatrice de la mobilité pour la région Île-de-France
Pro Velo, association belge à but non lucratif spécialisée dans les services d’éducation, de formation, de promotion et de soutien aux cyclistes et futurs cyclistes
Bird, société de véhicules de micromobilité opérant dans plus de 350 villes dans le monde
Île-de-France Mobilités
Un contexte francilien favorable
Intervenante : Marion Chollet, Chargée de projet modes actifs chez Île-de-France Mobilités
Des services location et achat VAE
Véligo est un service de mobilité en Île-de-France, lancé en 2019 par IDFM. Déployé entre juillet 2017 et septembre 2021, Véligo fonctionne sous forme de deux services distinct, à savoir :
La location longue durée :
Des vélos à assistance électrique (VAE) classiques pour 40€/mois (20€/mois en tarif réduit)
Des vélos à assistance électrique (VAE) cargos avec 3 modèles disponibles : Triporteurs, Biporteurs et Rallongés (ou “Long tail”) pour 80€/mois (40€/mois en tarif réduit)
L’aide à l’achat :
Valeur moyenne d’un vélo : 1766 € avec un montant moyen d’aide à l’achat de 420 €
Essai du véhicule pendant 9 mois
Pérenniser l’usage du vélo en Île-de-France
Qu’il s’agisse de VAE classiques ou de vélos cargo, l’objectif de Véligo location est de proposer aux franciliens d’essayer des vélos sur une durée de plusieurs mois pour favoriser leur pratique cyclable future.
Vélos partagés Véligo - Présentation de Marion Chollet, Île-de-France Mobilités
5 ans après son lancement, un bilan très positif
Le concept Véligo séduit et continue de faire de nouveaux adeptes. :
Aujourd’hui, Véligo c’est :
Une flotte de 20 000 vélos
50 000 utilisateurs de Véligo classique (VAE)
1500 abonnés aux Vélos cargos (VAE) pour une flotte de 500 vélos, lancée entre février et septembre 2021
94% d'usagers souhaitant poursuivre l'utilisation du vélo après leur expérience Véligo
52% des usagers ayant procédé à un achat par Véligo utilisent plus régulièrement leur vélo qu’auparavant
181 km de distance parcourue en moyenne chaque mois pour les cyclistes ayant acheté leur véhicule par Véligo
Île-de-France Mobilités constate toutefois une surreprésentation des demandes dans les territoires aux revenus moyens les plus élevés. Un des objectifs de la structure est d’améliorer l’implantation du service sur les territoires où les revenus moyens sont plus faibles.
Pro Velo
Intervenante : Véronique Losseau, responsable d’implantation chez Pro Velo
Locations courte et longue durée des vélos partagés
Pro Velo est une association à but non lucratif née en 1992, qui œuvre en faveur de la démocratisation du vélo en Belgique. Composée de 100 collaborateurs répartis sur l’ensemble du territoire belge, Provelo propose un panel de solutions cyclables diversifié :
Des locations de vélos, courte et longue durée à destination des collectivités et des entreprises
Des formations pour adultes et enfants de 10 à 12 ans pour sensibiliser les citoyens aux bons réflexes en vélo et assurer leur sécurité
Pro Velo offre également la possibilité aux personnes ayant loué un vélo de le racheter après la fin de période de location. L’association s’est rendue compte que les usagers portaient un attachement particulier au vélo qu’ils avaient loué. Toutefois, si le système conquit de plus en plus d’adeptes, Provélo adresse le même problème qu’IDFM : le public consommateur des solutions de Provélo est, un public aisé. Ainsi, l’association travaille sur le développement de programmes de cohésion sociale pour des publics plus précaires en Belgique.
Share A Bike
« Un vélo à disposition, où je veux quand je veux et payé à l’heure ? Voilà le meilleur ! »
Le projet Share A Bike repose sur l’idée d’accompagner les citoyens dans leur pratique cyclable en mettant à leur disposition des flottes de vélos partagés pour les villes de toute taille
Une technologie de partage de vélos
Quelle est la technologie utilisée par Share A Bike ?
Le système Share A Bike fonctionne sans station et permet une grande flexibilité pour les usagers. Les vélos, qu’ils soient classiques, électriques, pliants ou cargo, sont équipés de cadenas intelligents qu’on peut localiser et déverrouiller via une application sur smartphone.
À qui s’adresse Share A Bike ?
Aux entreprises souhaitant mettre à disposition une flotte de vélos partagés à leurs employés
Aux villes de petite et moyenne taille souhaitant proposer des vélos en libre-service à leurs habitants
Quel est l’objectif de Share A Bike ?
Rendre possible l’accès aux vélos partagés à toutes les villes en Belgique
Favoriser la pratique du vélo pour tous les publics : les cadenas intelligents peuvent s’intégrer sur tous les types de vélos (enfants, VTT, pliant, cargo, etc)
Actuellement, la solution Share a Bike est uniquement disponible en Belgique mais une expansion vers la France pourrait être envisagée.
Vélos partagés - Présentation de Véronique Losseau, Share A Bike - Provelo
Bird
Intervenante : Zineb Zouaoui, Responsable des affaires publiques chez Bird
Bird, l’entreprise californienne de la micromobilité
Bird est une entreprise de vélos et trottinettes électriques fondée en 2017. Pionnière dans le secteur de la micromobilité, elle agit dans plus de 350 villes à travers le monde, dont 25 villes françaises.
Carte des vélos partagés - Bird France
La mission de Bird est de proposer une solution de mobilité douce du dernier kilomètre dans les territoires urbains via leur offre de micromobilité responsable et complémentaire à l’offre de transport en commun.
Un service de mobilité pour une ville durable
La sécurité pour les usagers et l’amélioration de la qualité de l’air en ville font partie des principaux objectifs de Bird.
À cet effet, l’entreprise propose des équipements innovants (casques intégrés, systèmes de détection des trottoirs…) et s’engage à sensibiliser l’ensemble des utilisateurs. Pour une ville plus durable, Bird a mis également en place un stationnement obligatoire des véhicules de mobilité partagée , dans des zones dédiées.
Une ville inclusive et connectée
Bird participe à rendre les villes plus inclusives en menant des consultations locales sur le besoin de mobilité des habitants.
Ainsi, Bird a mené une enquête auprès des Marseillais pour comprendre leur usage en matière de mobilité partagée :
72% des sondés sont des utilisateurs de trottinettes électriques.
28% estiment ne pas vouloir utiliser de trottinettes électriques pour des raisons de sécurité, notamment en raison de l’absence d’infrastructures cyclables dans les axes majeurs de la ville.
81% sont prêts à marcher en moyenne 3-4 minutes pour trouver un véhicule en libre service.
Un maillage territorial resserré des emplacements de stationnement obligatoires est privilégié par les Marseillais.
Une distance de 300 à 400 mètres maximum entre deux points permettrait de ne pas freiner l’essor de l’usage.
Vélos ou trottinettes électriques ?
Pour satisfaire tous les besoins en matière de mobilité des citoyens, Bird propose à la fois la mise à disposition de flottes de vélos électriques et de trottinettes électriques. Mais quel véhicule choisir ?
Selon les chiffres de l’entreprise :
Durée moyenne des trajets
25/30 min pour les vélos
15 min pour les trottinettes
Âge moyen pour l’utilisation d’un véhicule
35 ans pour les vélos électriques
29 ans pour les trottinettes électriques
Différence d’usage entre hommes et femmes
Part d’utilisatrices de vélos électriques : 40%
Part d’utilisatrices de trottinettes électriques : 30%
La propension à marcher pour trouver un véhicule est plus grande pour les vélos que pour les trottinettes
Une part plus importante des utilisateurs utilisent le vélo électrique pour se rendre en gare
Échanges
Les questions et réactions des participants ont été très riches et gravitent autour de trois thématiques ciblées :
Vélos : à quelle échelle Île-de-France Mobilités compte-elle développer son réseau Véligo ?
À l’issue d’une étude en cours sur le déploiement de nouveaux vélos sur le territoire, IDFM prévoit prochainement d’élargir sa flotte avec 20 000 vélos supplémentaires à destination des franciliens. La raison est toute simple, la pratique du vélo connaît un essor considérable, qui se lit dans les chiffres de IDFM : suite à l’achat d’un Véligo, le taux de pratique des utilisateurs du vélo a augmenté de 17% en Île-de-France.
Durabilité : quels atouts font de Share A Bike un acteur clé au service de la mobilité partagée ?
Pro velo, à l’initiative du projet, s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, mobilisant des fournisseurs belges. Aussi, la structure propose aux citoyens une alternative plus durable en équipant notamment ses vélos de systèmes de cadenas intelligents. Remplaçables, ils s’adaptent aux nouveaux usages des citoyens acheteurs qui peuvent en suivant utiliser des cadenas classiques pour leur vélo.
Sécurité : comment l’opérateur Bird France parvient-il à assurer ses systèmes auprès des utilisateurs ?
Bird s’appuie sur des analyses effectuées sur le terrain ou par le biais de retours des citoyens, sur les incidents qui auraient pu avoir lieu avec l’usage des véhicules. À cet effet, l’opérateur semble constater une réelle disparité entre un utilisateur d’une mobilité privée et un utilisateur de systèmes en libre-service. La responsabilité concernant notamment les excès de vitesse diffère. C’est pourquoi Bird souhaite investiguer des études sur le sujet, pour ainsi assurer davantage la sécurité de ses utilisateurs. Dans ce cadre, le retour des usagers est plus que légitime et l’opérateur ayant déjà mené des consultations citoyennes à Marseille et Bordeaux compte bien étendre son champ d’actions.
Nous remercions une nouvelle fois nos intervenantes Marion Chollet, Véronique Losseau et Zineb Zouaoui pour la qualité de leurs échanges.
On se retrouve très vite pour un prochain évènement sur la mobilité urbaine !
Retrouvez le replay de notre meetup dédié à la piétonnisation ici